jueves, 17 de mayo de 2012

Le voleur de Morphine, en Direction-Fiction

Le voleur de morphine de Mario Cuenca Sandoval Marie-Thérèse Quel drôle de livre ! Plusieurs facteurs concourent à le rendre mystérieux. La couverture est étrange : nous sommes en position de cible par rapport aux canons des tanks. Il y a deux pages de titres : l'une en anglais avec comme auteur "S.K. Caplan" et la mention d'un éditeur new-yorkais, l'autre en français avec comme auteur "Mario Cuenca Sandoval" et la mention "traduit de l'espagnol". On commence la lecture par un avertissement de Mario Cuenca Sandoval qui signale que Le voleur de morphine est un roman de Samuel Kurt Caplan, un américain. Et puis on est embarqué dans le roman. Un histoire qui met en scène différents personnages sur fond de guerre, il s'agit de la guerre de Corée. Comme tout roman sur la guerre, celui-ci traite inévitablement de l'horreur, de l'amitié entre soldats pour la contrer et de la compassion insensée des civils envers l'ennemi. Le soldat Bentley est parachuté en Corée. Il se lie d'amitié avec le soldat Wilson Reyes, un Colombien engagé dans l'armée américaine. Reyes initie Bentley à la marijuana : la guerre deviendrait presque supportable... Reyes est porté disparu, Bentley est en manque de son amitié : pour le retrouver il s'adresse au lieutenant Caplan. Tiens "Caplan" ça nous dit quelque chose ! Le prénom du lieutenant est Qwerty : ce sont les premières lettres du clavier anglo-saxon. Progressivement, on se rend compte que la guerre n'est pas le seul sujet de ce livre, l'autre sujet, c'est la création littéraire. La prouesse c'est de réussir à embarquer le lecteur vers ces territoires lointains sans que cela soit rébarbartif une seconde . On salue avec gratitude le travail de découverte de l'éditeur albigeois Passage du Nord-Ouest. Et on attend avec impatience une nouvelle traduction d'un livre de ce génial Cuenca Sandoval.